Tayoko est une gyaru qui s’habille de manière provocante mais n’est par ailleurs jamais tombée amoureuse et est encore vierge. A côté de ses études d’agronomie, elle travaille à temps partiel dans un bar à hôtesses, où elle rencontre Shishio, le petit fils d’un client.

Une fille sûre d’elle, au style affirmé mais un peu naïve sur les bords rencontre un homme un peu plus âgé qu’elle, intriguant et séduisant, et en tombe désespérément amoureuse. Les premiers chapitres tournent essentiellement autour de cette question. Il est évident que l’héroïne fantasme complètement sur le bel homme mystérieux. Dès qu’il s’agit de lui, elle ne touche plus terre. Ce n’est même pas qu’elle se fait de fausses idées sur lui, mais comme elle est sur son petit nuage, la réalité ne lui importe plus. Et le lecteur ne peut pas lui en tenir rigueur, bien au contraire. En grande partie parce que les scènes où ils sont ensemble sont absolument splendides et expriment à merveille les sentiments de l’héroïne, et cela sans un mot. Le lecteur ne peut qu’être emporté avec elle. Or quand on ressent des sentiments aussi forts, il n’y a qu’une chose à faire, foncer. Et se confronter à la réalité. On ne peut en effet s’empêcher de craindre que l’héroïne ne connaisse quelques déceptions. Parce que tel qu’il est présenté au début de la série, le type semble vraiment trop beau pour être vrai.
Teke Teke Rendezvous diffère des autres œuvre de la mangaka que j’ai pu lire (dont l’excellent A fleur de peau), en ce qu’elle s’inscrit clairement dans le registre de la comédie. Le ton est léger, l’humour subtil mais omniprésent. Mais la psychologie et l’attention portée aux personnages ne sont pas sacrifiées pour autant. Cela, ainsi que les dessins magnifiques et la mise en page soignée, rendent la lecture complètement immersive. Une fois plongé dans Teke Teke Rendezvous, on n’a plus envie d’en ressortir. Il faut dire que tout est fait de manière très fluide. La série est rythmée, comporte le bon dosage d’humour, de suspense et de moments romantiques. Les pages s’enchaînent et on termine le chapitre le cœur battant, en en redemandant.